mardi 2 février 2010

conversation

EM: Notes à propos de notre rencontre des 21-22-23 décembre
Approche du sujet à travers les oeuvres .
Isabelle veut construire des "croûtes": papier de soie + farine de sarrasin (inspirées de mes petites sculptures: LA MUE , LA MERE.














la mue, pastel ...................... la mère, terre


Je dessinerai à partir de la VENUS, fusain- pastel ou autre.


















venus, acier

IHR: on s'approprie le sujet de l'autre, on le fait sien. Mais pour toi comme pour moi, ces sujets viennent d'ailleurs. On "trouve" la forme en suivant un chemin créatif sinueux, en flairant petit à petit. Donc, ces sujets-formes nous appartiennent-ils vraiment ou font ils en fait partie d'une sorte de "pot commun"du vrai* (l'inconscient collectif?) et c'est pour ça qu'on a arrêté la forme là, trouvé ça "juste" ?


EM: Je pense que ce que tu exprimes là, c'est toute la question, et que c'est ce que j'appelle la manière instinctive. Pour moi, je n'arrête pas d'être dans le brouillard et c'est le regard des autres qui quelques fois m'éclaire un peu. Ou alors, de temps en temps un sentiment d'avoir franchi une étape.

IHR:Pour moi ce `"regard des autres" est souvent composé du tien.


Ce qu'on a découvert lors de notre discussion au bistrot de Pont d'Ain:
la MUE est née après la mort de ma mère.

IHR: ...qui a correspondu à une période de libération artistique, un moment d'intense créativité pour toi

EM:
la MERE, c'est l'image de Sylvie aux prises avec son 4ème. enfant.

IHR: Sylvie c'est MA mère....J'ai souvent pleuré en pensant à elle...pas à cause d'elle mais par ce ce qu'elle resprésente plus qu'elle n'est.

«A painting or a sculpture really exists somewhere between what it is and what it is not»> - Richard Tuttle> "une sculpture ou une peinture existe vraiment quelque part entre ce qu'elle est et ce qu'elle n'est pas"

EM: OUI à Richard Tuttle

UNE HISTOIRE DE MERES

>> j'en ai beaucoup traversé et je n'en serai vraissemblablement jamais une.

Mon chemin: je fais de manière "instinctive" une figure en terre. ( je coule un bronze...) besoin urgent et mise en forme rapide. Pas d'outils: un couteau et les doigts, les mains. Ensuite...( trouver le texte écrit pour l'exposition chez J. Lyon

scénographie


EM: Confrontation avec la famille le 25 décembre.>> Nos 3 socles sont l'objet de toutes les critiques. On propose des socles-tiges ou autres. Bref, on déteste les socles... > Nous, on voyait ça comme un élément abstrait pour POSER des sculptures.

IHR: Surface minimum nécessaire.>>> Solution possible: Eliminer le socle ou empiler les socles pour bien prouver que c'était fait exprès. (ou un panneau "ceci n'est pas un socle"

EM: ...Quant au panneau "ceci n'est pas un socle" c'est déjà fait, et bien fait, et il faudra bien poser les sculptures sur quelque-chose, qui les mette en situation d'être vues?et ne risquent pas de tomber...Le bronze, c'est cher...!
-Pourquoi ne pas chercher l'empilement des socles?Mais est-ce un contexte?

IHR: OUI à l'empilement des socles! C'est une mise en contexte en ce sens que ça symboliserai les générations. Ce sur quoi on s'appuie pour avancer. Quelquefois c'est bancale. Quelque fois trop solide...[....]

"Grâce à l’atavisme, chacun de nous peut espérer posséder tel ou tel trait physique ou moral qui caractérisait l’un de ses ancêtres ayant vécu plusieurs siècles auparavant. Cet ancêtre, il peut même supposer qu’il lui ressemble comme un frère jumeau, et qu’en somme il y a eu un premier lui-même quelque peu modifié certes par des conditions de temps et de lieu totalement différentes.Cette notion d’atavisme est précieuse parce qu’elle fait éclater en une quantité de fragments immense — mais non pas infinie — la masse héréditaire sous laquelle nos parents immédiats — notre père et notre mère — menaçaient de nous écraser. Grâce à l’atavisme, l’hérédité n’est plus un bloc cheminant de génération en génération — comme un pavé que des terrassiers faisant la châine se passeraient de main en main –, c’est une poussière d’étoiles dans laquelle chacun de nous puise pour composer sa constellation personnelle.[....]

Michel Tournier
Extrait de Célébrations, Essais,
(Mercure de France, 1999)


EM: Il faut reconnaître que la présentation d'une photo où on voit 3 socles en perspective et la reproduction de la fessée... ça fait pas une exposition!

IHR: alors là je suis pas tout à fait d'accord, ça dépend du CONTEXTE

EM: Contexte:Est-ce que un reflet de soleil sur une peinture, c'est un contexte?...Hier, une fenêtre renvoyait sur ta peinture du séjour un dessin lumineux très intéressant.Idem sur une petite peinture de toi qui est dans ma chambre, reflet du miroir à main posé sur la commode. Toute ma mise en scène de la Biennale du Vitrail jouait là-dessus...

Laure voudrait qu'on réponde à ses pistes... et nous, il semble qu'on ait besoin d'abord d'expérimenter un travail.> "Se renvoyer la balle"
Pénétrer par nos moyens la proposition de l'autre et voir ce qu'il advient.

NOTRE SENTIMENT D'AVOIR PROGRESSE>> partir de nos moyens, nos façons d'appréhender la pensée de l'autre. Un processus de maturation indépendant de l'intellect.

jeux d'espaces



En bas... Au fond... Une foule.
ville? campement? exode?
des figures de terre crue, modelées comme des croquis: urgence, hâte;
des rencontres, des amants, des mères, des cortèges.
Nécessairement fragiles, destinées à se dessécher, à se fragmenter au long des jours.
Certaines, lesquelles? Restant debout, ou assises, ne perdant ni bras ni tête...
Une humanité aux chances inégales, rassemblée au sol, sur le ciment taché.
Peut-être du sable ou de la terre.
Peut-être constituer une colline.
Peut-être ne peut-on tourner autour, est-on tenu de rester à distance.
Emanant de cette foule, une architecture mouvante, mobile, légère?
poids, contre-poids, lents déplacements au gré des courants d’air.
Lignes de fuite.


Exécutées rapidement, ces sculptures en terre non cuite sont la trace éphémère d’un moment. Présentées dans des boites transparentes, elles suent, moisissent, évoluent au cours de l’exposition. A l’air libre elles sèchent, se craquent et finissent en poussière. Elles sont récurrentes dans le travail d’E.Massy qui prend ses sculptures comme matière à sa peinture. IHR, elle utilise ses peintures comme matière à sa sculpture. ….

rencontres: brou de noix sur rodoïde...


EM, 2010, 110/130 cm environ technique mixte



EM, "DISPARITION", 2010, 50/45 cm technique mixte



EM, 2010, 30/31cm technique mixte



EM, 2010, 30/31cm technique mixte

30/31 technique mixte

1er dessin



E.M. 2010, premier dessin, 21/29,7 fusain


IHR, 2007, "spear", environ 1m60 H, acier et peau de peinture

Vénus et étude



33/41 encre et aquarelle
Plus je tourne autour de la vénus, plus j'y trouve tout: la douceur, des éléments de ce qui fait de toi que tu es toi: ligne de cou, la tête vue d'un certain angle.
Puis cette ferraille tordue devient image de la mort, et ce trou dans le ventre, l'oeil de la QUESTION!
Aurais-je pris pour modèle une branche, une pierre, trouverais-je autant d'interprétations? Sûrement pas. Dans cette confrontation, je m'affronte au
mystère d'une vie qui m'est proche et infiniment lointaine.
Il ne faudra pas avoir peur de ce qui va sortir, c'est MON rapport à l'existence en ce moment, qui affleure dans ce rapport au dessin.
On est assez loin de la fessée!!!!!!!!!!

vénus et peinture debout 2005, acier, bambou et peau de peinture